Rouen, le 06 décembre 2022 – En avril 2019, NAE lançait l’action EDENE (Expérimentation pour Différencier les Entreprises Normandes par l’Exemplarité). Soutenue par l’Etat[1], elle a permis l’expérimentation de solutions industrielles innovantes afin d’accélerer la transformation numérique de ses membres. Ces expérimentations ont été portées par six entreprises qui témoignent aujourd’hui des résultats et gains obtenus : Chantreuil Mécanique (Picauville- Manche), EMS (Franqueville-Saint-Pierre – Seine-Maritime), Factem (Bayeux – Calvados), Gauthier Connectique (Avranches – Manche), LARGER (Gaillon – Eure) et Einea SELHA GROUP (Eu – Seine-Maritime).
Suite à la crise sanitaire, l’activité économique industrielle repart. Dans les secteurs aéronautique, spatial, défense et sécurité, la montée en cadence et les exigences croissantes des grands industriels poussent les fournisseurs à plus de réactivité et d’agilité. Cette performance industrielle doit faire face à de nouveaux risques tels que la cybersécurité, l’accès aux bonnes compétences, la maîtrise de nouvelles technologies …
Pour se différencier sur le long terme, les entreprises doivent innover mais les démarches d’innovation évoluent et se complexifient. Avec l’action EDENE, NAE a soutenu la mise en place de solutions industrielles innovantes au titre d’expérimentations pouvant être déployées à l’ensemble des entreprises de NAE et également du territoire.
Chantreuil Mécanique : Magasin d’outillages automatisé
Spécialisée dans l’usinage de pièces unitaires et petites séries depuis 30 ans, Chantreuil Mécanique compte un effectif de 33 collaborateurs et affiche un chiffre d’affaires de 3,7 millions d’euros. Pour faire face à la difficulté du nombre d’outils référencés (600 références en usinage), le projet consistait à mettre en place une armoire à outils coupants automatisée pour réduire le temps de recherche d’outils et optimiser la gestion de stock.
Descriptif : la distribution réalisée par une colonne rotative à trappes permet un contrôle et une sécurisation à 100% des références distribuées, de la même manière qu’un distributeur automatique de barres chocolatées.
Bilan et gain obtenus : la solution permet d’optimiser la gestion des outils, de gagner en productivité, de sécuriser les conditions de travail et de simplifier la distribution des outils. Auparavant, les opérateurs passaient en moyenne 4h par semaine à chercher les outils dans l’atelier. A présent le stock est centralisé et il ne suffit que de quelques clics pour obtenir un outil, soit moins de 30 secondes. Chantreuil a ainsi observé une réduction des coûts d’outillages de l’ordre de -30% entre 2020 et 2021 au premier semestre. Le nombre de plaquettes conservées en stock a été réduit. Une alerte est envoyée lorsque celui-ci atteint le seuil de réapprovisionnement. Le magasin automatisé améliore donc considérablement le contrôle des coûts et des stocks dans l’entreprise.
Dans son bassin industriel, Chantreuil Mécanique devient ainsi la première PME à disposer de cet outil technologique et envisage le déploiement de la solution pour d’autres magasins d’outillage automatisé.
EMS – Espace Marquage et Sérigraphie : Chatbot client
Spécialisée dans le marquage et la sérigraphie industriels, EMS compte un effectif de 18 personnes pour 1.5M€ de CA . Sa principale problématique était le délai de réponse trop long sur des demandes de suivi commandes, ce qui faisait baisser son indicateur de satisfaction.
Descriptif : pour solutionner ce problème, EMS a expérimenté un Chatbot (agent conversationnel en ligne connecté à l’ERP). Il n’y a plus besoin de créer un INTRANET, il suffit au client d’utiliser le robot sur le site web et en quelques clics il connait l’état d’avancement de sa commande. Quant aux prospects, ils peuvent converser en temps réels avec nos conseillés techniques. (comme WHATSAP)
Bilan et gains obtenus : EMS a baissé très fortement le nombre d’appels téléphoniques concernant le suivi de commandes et les clients sont plus autonomes. EMS travaille déjà pour permettre aux clients d’avoir accès à des bases de documentations matières, mais aussi à leur fiches articles.
Il est devenu évident qu’il n’y presque plus de différences de comportement entre le B2B et le B2C. Clients et prospects veulent avoir des réponses immédiates et pouvoir échanger en temps réels !
Factem : Management visuel des lignes de production
Spécialisée dans l’équipement électroacoustique, Factem est une PME en plein développement, affichant un CA de 11M€ et comptant un effectif de 60 personnes. Lors de l’installation de ces nouvelles lignes de production, l’entreprise a initié une démarche Usine 4.0. La première action a porté sur la mise en place d’un management visuel accompagné par un outil de supervision tel qu’un Manufacturing Execution System (MES) afin de collecter et rendre visible l’activité de la production.
Descriptif : le déploiement de cette solution comprenait la mise en place d’un logiciel informatique permettant la collecte des données sur la ligne de production, le renseignement par l’opérateur de la tache effectuée au travers d’un lecteur de code barre et d’écran tactile et la sauvegarde des informations de production dans un fichier collaboratif.
Bilan et gains obtenus : au terme du déploiement qui a duré huit mois, le logiciel est apparu peu ergonomique et les saisies manquaient de fiabilité. Toutefois l’expérimentation a permis de formaliser un cahier des charges pour le futur MES.
Gauthier Connectique : Gestion Electronique des Documents
Spécialisée dans la fabrication de connecteurs et d’accessoires de connecteurs pour milieux sévères, Gauthier Connectique compte un effectif de 45 personnes et affiche un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros. Dans le cadre d’une démarche environnementale vertueuse, l’entreprise a engagé une action de dématérialisation pour atteindre le zéro papier, avec l’objectif de réduire ses coûts, d’augmenter sa productivité et de sécuriser ses informations.
Bilan et gains obtenus : suite à la première expérimentation de gestion électronique documentaire (GED) réalisée sur le cheminement des documents achats jusqu’aux factures prestataires, les gains réels sont conformes à ceux attendus, c’est-à-dire l’objectif zéro papier, la traçabilité des informations, la fluidité de traitement. Gauthier Connectique va pérenniser la solution et la faire entrer dans ses process afin de digitaliser la chaîne de valeur.
LARGER : Armoire automatisée de gestion d’outils coupants
Créée en 1987, la société LARGER est spécialisée dans la mécanique de précision. Réalisant un chiffre d’affaires d’environ 1,9 millions d’euros, l’entreprise compte un effectif de 20 personnes. Elle poursuit une stratégie d’amélioration continue avec la gestion, le traçage, l’anticipation et la réduction des coûts et des postes les plus coûteux, notamment celui des outils coupants. Avec la mise en place d’une armoire automatisée de gestion d’outils coupants, LARGER entend répondre à une problématique prépondérante des machines outils qui possèdent chacune leur propre stock, créant des stocks insuffisants ou trop importants, des pertes, des recherches au quotidien, avec des répercussions conséquentes sur le temps de livraison et la satisfaction client.
Descriptif : les outils coupants sont stockés dans une armoire connectée où les opérateurs expriment leur besoin via un écran tactile. L’armoire fournit l’outil demandé et déclenche aussi les réapprovisionnements si nécessaire.
Bilan et gains obtenus : les gains réels sont conformes aux gains attendus, c’est-à-dire la réduction des stocks, la diminution des achats et des commandes en urgence, le gain de temps du fait de la diminution du temps de recherche des outils. D’autres armoires connectées vont être déployées dans d’autres ateliers, notamment pour les moyens de contrôle.
Einea SELHA GROUP : Procédures Atelier en réalité augmentée
Spécialisé dans la conception, l’industrialisation et la fabrication de produits électroniques et de solutions de test, SELHA GROUP réalise un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros et compte 900 collaborateurs répartis sur 4 sites de production en France & au Maroc. Ses activités se caractérisent par une grande diversité de produits fabriqués pour des secteurs de haute technologie comme les télécommunications, le médical, la défense et l’industrie, de la petite série aux grandes séries. Pour les sériés les moins récurrentes et de faible quantité, où l’automatisation et la robotisation sont moins adaptées, le projet consistait à utiliser la technologie de la réalité augmentée pour réaliser le passage des instructions de travail vers les opérateurs, sur des productions répétitives et à série faible.
Descriptif : l’outil principal est une tablette équipée de logiciels spécifiques, développée en interne. La caméra filme le produit et la réalité augmentée ajoute les instructions et les autocontrôles pour l’opérateur. L’écran affiche l’ensemble superposé en temps réel. Toutes les procédures sont directement rédigées en réalité augmentée.
Bilan et gains obtenus : la preuve de concept a été réalisée avec succès. Deux postes de réalité augmentée ont été produits. Les démonstrateurs ont prouvé que cette technologie est viable. Elle permet de gagner de 10% à 15 % sur la réalisation de la documentation, tout en apportant encore plus d’efficacité lors du montage des produits, ce qui représente un gain de 10% à 15% de productivité atelier. En termes de qualité, la preuve de concept a clairement démontré que la solution empêche les erreurs. Le gain est donc l’absence de temps de reprise. Globalement, les gains sont donc supérieurs aux objectifs prévus et un déploiement va être réalisé sur d’autres postes de travail.
Au-delà de l’aide directe apportée à ces entreprises, NAE a monté une expérience collective à toute la filière consistant en la création d’un outil de réalité virtuelle de sensibilisation des salariés aux risques en situation professionnelle. Cette solution de réalité virtuelle, utilisable par tous les membres, permet de sensibiliser les salariés à une dizaine de risques industriels mais aussi aux risques routiers pour se rendre au travail. Cette expérience de 8 minutes avec le casque de réalité virtuelle permet également de sensibiliser les salariés à la digitalisation via une utilisation concrète de cette technologie. Une fois les résultats obtenus, NAE envisage le déploiement de cet outil avec l’objectif d’une acculturation plus forte des industriels aux nouvelles technologies telles que la réalité virtuelle.