Alors que sa campagne scientifique a commencé, les chercheurs ont observé une baisse de luminosité sur les miroirs du télescope Euclid. Inquiétant ? Pas de panique, il ne s’agit que de givre. Mais ce n’est pas une mince affaire pour un appareil aussi sensible qui doit cartographier la structure de l’Univers.
Ce n’est pas tout à fait inédit, même dans le petit monde des télescopes spatiaux. Malgré les précautions lors de la préparation, malgré les salles blanches et leur atmosphère protégée, il reste un très faible taux d’humidité confiné lors du lancement dans les entrailles de la partie optique du télescope Euclid. Ces molécules d’eau, en impesanteur et dans des conditions très froides, gèlent et ont tendance à se déposer sur les optiques extraordinairement propres du télescope.
Il s’agit d’une couche minuscule, quelques particules de givre à peine, mais elle peut perturber les mesures d’instruments dont la sensibilité est extrême. « Nous avons comparé la lumière reçue par l’instrument VIS lors des étapes d’étalonnage, avec des mesures prises par Euclid et par son cousin le télescope Gaia », explique Mischa Schirmer, l’un des responsables de l’instrument. « Il existe des étoiles dans l’Univers dont l’intensité peut varier, mais une majorité sont stables durant des millions et des millions d’années. Ainsi, lorsque nos mesures ont montré qu’elles recevaient moins de photons, nous avons su que ce n’étaient pas elles, c’était nous. » Ennuyeux, à 1,5 million de kilomètres de la Terre.