Les moyens de décarboner le transport aérien seront multiples et ne s’opposeront pas tant les besoins sont intenses. Au cœur des débats du 4e Sommet Aéronautique & Spatial de Bordeaux Métropole, qui a rassemblé 600 participants à Mérignac le 17 octobre, les carburants aériens durables (SAF) affichent autant de promesses que de défis. Dont celui de leur disponibilité, de leur coût et de leur industrialisation qui nécessitera des investissements financiers colossaux.
« Les vols de plus de 1.500 kilomètres représentent 25 % des vols, mais plus de 70 % des émissions de CO2 », a rappelé en préambule Nicolas Jeuland, expert environnement et carburants durables chez Safran. Alors que le secteur aérien vise la neutralité carbone d’ici à 2050, sa décarbonation n’est plus une option. La question est plutôt de savoir comment s’y prendre. Car le renouvellement de la flotte ne suffira pas. « La durée de vie des aéronefs est assez longue, plus de vingt ans en moyenne. Il va falloir recourir à une multitude de solutions qui ne s’opposent pas, à commencer de façon immédiate par les carburants durables notamment à base de biomasse qu’il sera possible d’utiliser dans tous les aéronefs d’ici deux ou trois ans à hauteur de 100 %. » En matière de SAF (sustainable aviation fuel, carburant d’aviation durable), les nouvelles réglementations européennes exigent qu’ils représentent 6 % des carburants aériens consommés en 2030, avec un objectif de 70 % en 2050.
Pour en savoir plus : Les carburants aériens durables au défi de s’industrialiser