En septembre 2020, Airbus dévoilait trois concepts d’avions à hydrogène dont l’un emprunte beaucoup à la famille ATR. Le système propulsif de ce dernier a, depuis, été revu pour prendre six « pods » amovibles.
Préserver la capacité avion
Cela continue à « phosphorer » dans les bureaux d’études d’Airbus et c’est plutôt bon signe. En septembre 2020, Jean-Brice Dumont, directeur de l’ingénierie d’Airbus, dévoilait trois concepts d’avions utilisant l’hydrogène comme carburant (cf. Air & Cosmos n° 2703 du 25 septembre). L’un est un nouvel appareil régional turbopropulsé qui emprunte beaucoup à la famille ATR, l’autre est un moyen-courrier qui rappelle énormément l’Airbus A320. Tous les deux logent des réservoirs à hydrogène liquide derrière la cloison étanche arrière. Avec d’ores et déjà une problématique qui s’impose : « trouver l’équilibre entre la quantité d’hydrogène qui sera génératrice de rayon d’action, le nombre de passagers transportés et la taille de l’avion », expliquait Jean-Brice Dumont.
Les limites de l’allongement du fuselage
Un enjeu qui n’est pas mince. « Il est clair que sur les deux concepts classique, régional turbopropulseur et moyen-courrier à turboréacteur, nous avons réduit la capacité d’emport en passagers et mis de l’hydrogène à la place car ce carburant est quatre fois plus volumineux que le kérosène. Et c’est là que nous atteignons une limite : arrivera un moment où les compagnies aériennes voudront aller plus loin et pour répondre à cette demande il faudra soit réduire le nombre de passagers, soit rallonger le fuselage pour mettre plus d’hydrogène. Et un fuselage ne s’allonge pas indéfiniment », soulignait le directeur de l’Ingénierie d’Airbus.
Le « pod » propulsif amovible d’Airbus
L’une des solutions étudiées par les équipes d’Airbus pour le concept d’avion régional turbopropulsé est d’installer six ensembles propulsifs, trois sous chaque aile, animant des hélices à huit pales chacune avec des nacelles logeant des moteurs électriques, des réservoirs d’hydrogène liquide, des systèmes de refroidissement ainsi que des ensembles d’équipements auxiliaires. Les nacelles, baptisées « pods » par Glenn Llewellyn, directeur du programme avions à zéro émission d’Airbus, sont dotées de fixations amovibles. Cela permet de démonter rapidement les « pods » ou nacelles et donc de faciliter le ravitaillement en hydrogène dans les aéroports ainsi que leur maintenance.
Source : Avion décarboné : Airbus affine ses « concept planes »