Les vols d’essai réalisés sur le Boeing 737 MAX et les retours du Comité d’évaluation des opérations permettent à Patrick Ky, directeur exécutif de l’EASA, de déclarer que l’avion est désormais « safe to fly ».
737 MAX : projet de directive de l’EASA
L’Agence européenne pour la sécurité aérienne (AESA ou EASA en anglais) s’apprête à présenter en novembre prochain un projet de directive de navigabilité du Boeing 737 MAX. Ce dernier est en effet considéré comme « safe to fly » après les vols d’essai réalisés par les pilotes européens mandatés par l’Europe et les retours du Comité conjoint d’évaluation des opérations JOEB pour « Joint Operations Evaluation Board ». Dans un entretien accordé à Bloomberg, le directeur exécutif de l’AESA, PAtrick Ky, indique : « Notre analyse montre qu’il est sûr, et que le niveau de sécurité atteint est suffisamment élevé pour nous ». Viendront ensuite quatre semaines de commentaires publics comme le demande la procédure et aux termes desquelles pourra être publiée une directive de navigabilité permettant au Boeing 737 MAX de retourner en service commercial.
Des clients beaucoup moins pressés
Pour autant, le retour en exploitation en Europe n’est pas attendu avant le début 2021, au mieux. D’abord, parce qu’il faut attendre le feu vert définitif. Ensuite parce que les clients européens du Boeing 737 MAX sont aujourd’hui beaucoup moins pressés de le réceptionner depuis le séisme de magnitude 9 que traverse le transport aérien depuis le déclenchement de la pandémie de covid-19.
Et demande d’un 3e capteur
Enfin, l’EASA ou AESA a toujours une exigence formulée dès l’année 2019 (cf Air & Cosmos n° 2643 du 31 mai et 2655 du 13 septembre) : la présence d’un « capteur synthétique pour ajouter de la redondance». « Cela prendra à Boeing 20 à 24 mois pour développer cette solution logicielle comparant les données des sondes AOA, a rappelé Patrick Ky. Ce capteur sera indispensable pour que le Boeing 737-10 puisse être certifié en 2022, et les versions MAX 7, 8 et 9 en bénéficieront également. « Nous avons discuté avec Boeing du fait qu’avec le troisième capteur, nous pourrions atteindre des niveaux de sécurité encore plus élevés », a ajouté le directeur exécutif de l’Agence européenne pour la sécurité aérienne qui sait aussi manier la litote.