Produisant des composants critiques pour l’avion de combat Eurofighter EF-2000/Typhoon, la société italienne Microtecnica devait être rachetée par l’équipementier aéronautique Safran, dans le cadre de la reprise des activités « commandes de vol » de Collins Aerospace, filiale du groupe américain RTX [ex-Raytheon] pour 1,8 milliard d’euros. Seulement, le 20 novembre, et malgré l’importance de sa coopération en matière de défense avec Paris, Rome a mis son veto à cette opération, en expliquant qu’elle risquait de représenter une « menace exceptionnelle » pour la sécurité nationale.
Une source gouvernementale italienne a expliqué à l’agence Reuters que Safran n’avait « pas fourni de garanties suffisantes quant au maintien des lignes de production [celles de Microtecnica, ndlr] en Italie ». Et d’ajouter que cette décision a été prise après que l’Allemagne a souligné que ce rachat était de nature à « affecter les approvisionnements des programmes d’avions de combat Eurofighter et Tornado »… alors que Safran fournit déjà les trains d’atterrissage de ces appareils. C’est d’ailleurs ce que n’a pas manqué de faire valoir Olivier Andriès, le PDG du groupe français, qui a dénoncé un « procès d’intention ».