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L’année 2020 s’est terminée sur le lancement par Arianespace du deuxième satellite de reconnaissance militaire français CSO, aux capacités – classifiées – visiblement inédites.

Les yeux les plus perçants d’Europe

Deux ans après CSO 1 (lancé le 19 décembre 2018 sur Soyouz STA / Fregat M), le deuxième des trois satellites de reconnaissance du programme Composante Spatiale Optique du Cnes et de la DGA, a été lancé le 29 décembre (après un report d’une journée provoqué par de mauvaises conditions météo sur la Guyane), à l’aide d’un lanceur similaire, toujours depuis le Centre spatial guyanais.

CSO 2, d’une masse de 3 562 kg au décollage, doit fonctionner dix ans dans le visible et dans l’infrarouge.

Il a été placé sur une orbite héliosynchrone similaire à celle de CSO 1 (inclinée de 98,6°), mais beaucoup plus basse (420 km contre 800 km), afin de fournir des images dites EHR (extrêmement haute résolution) à usage de défense et de sécurité.

On parle d’images à la plus haute résolution jamais produites par un satellite de reconnaissance européen, mais les caractéristiques exactes du télescope sont classifiées.

CSO 3 pour sa part devra être lancé en 2022 à l’aide d’une Ariane 62.

 

Reconnaissance et identification

Le programme CSO, anciennement appelé Musis (Multinational Space-based Imaging System for Surveillance, Reconnaissance and Observation), avait été décidé en 2010 (avec une tentative d’européanisation, finalement limitée à des accords avec l’Allemagne, la Suède, la Belgique et l’Italie).

Troisième génération de satellites militaires français, la constellation CSO succède aux satellites Helios 2, avec des performances accrues.

Elle doit répondre aux besoins opérationnels nationaux en matière de renseignement et de veille stratégique à l’échelle mondiale, de connaissance de l’environnement géographique, et d’appui aux opérations.

Elle assure ainsi deux missions : reconnaissance (avec CSO 1 et CSO 3) et identification (avec CSO 2).

 

Partenaires

Le Cnes est maître d’ouvrage délégué de la composante spatiale CSO et du segment sol mission, et le co-architecte d’ensemble du système. Il assure la mise à poste, la recette en vol et l’exploitation des satellites.

La DGA est maître d’ouvrage de la réalisation et du maintien en condition opérationnelle du segment sol utilisateurs (interface entre les capteurs spatiaux et les exploitants).

L’Etat-Major des Armées (EMA) représente l’autorité d’emploi de CSO.

Basés sur la plateforme Pleaides, les satellites CSO ont été confiés à Airbus Defence and Space (maître d’œuvre) et Thales Alenia Space (responsable du télescope).

 

Dernier lancement de 2020

La mission CSO 2 a été confiée au 25e lanceur Soyouz mis en œuvre depuis la Guyane depuis octobre 2011.

Elle marquait le dixième et dernier lancement de l’année 2020 pour Arianespace.

Au niveau international, c’était l’ultime réalisation d’une année particulièrement riche, malgré la pandémie : 104 lancements réussis (sur 114 tentatives).

Source : Lancement du satellite militaire français CSO 2