Sur une île balayée par les vents, à 80 km au nord de Seattle, se trouve une station de surveillance de la marine américaine. Pendant des années, elle a été occupée à suivre les déplacements des baleines et à mesurer l’augmentation de la température de la mer. En octobre dernier, la marine a donné à cette unité un nouveau nom qui reflète mieux sa mission actuelle : Theater Undersea Surveillance Command.
Le changement de nom de la station d’espionnage de la base navale de Whidbey Island est un clin d’œil à un projet militaire américain beaucoup plus vaste, selon trois personnes ayant une connaissance directe des plans : mener la plus grande reconstruction du programme d’espionnage anti-sous-marin de l’Amérique depuis la fin de la guerre froide.
La relance de cet effort de plusieurs milliards de dollars, connu sous le nom de système intégré de surveillance sous-marine (IUSS), intervient alors que la Chine a multiplié les exercices militaires autour de Taïwan, renforçant les craintes d’un conflit potentiel au sujet de ce territoire gouverné démocratiquement, que Pékin veut placer sous son contrôle.
Pour en savoir plus : Les États-Unis relancent le programme d’espionnage des sous-marins de la guerre froide pour contrer la Chine