La Chine a annoncé le 20 octobre sa décision de limiter ses exportations de graphite de qualité batterie, soumises à un permis à partir de décembre 2023. Sa domination absolue sur ce marché pourrait mettre l’industrie automobile européenne en péril.
La Chine montre ses muscles. Dans la guerre des restrictions d’exportations, qui avait déjà poussé Pékin à restreindre ses exportations de gallium et de germanium à l’été, en réponse aux limitations de Washington sur ses livraisons de puces (encore renforcées mardi 17 octobre), cela a tout l’air d’une escalade. Vendredi 20 octobre, le ministère du commerce chinois a annoncé qu’il imposerait, à partir de décembre 2023, un contrôle de ses exportations de différents types de graphite. Ces matériaux, qui sont indispensables dans les batteries de véhicules électriques, seront intégrés dans la liste chinoise des biens à “double-usage”, civil et militaire, dont le passage des frontières est scruté. Les analystes interrogés par L’Usine Nouvelle restent prudents quant aux conséquences réelles de cette opération, dont les contours sont encore incertains, mais soulignent que la Chine a un quasi-monopole sur ce produit complexe, notamment dans les segments à destination des batteries.