YALES2, un outil de modélisation numérique développé par le Coria
» A la base, c’était pour simuler les chambres de combustion des moteurs aéronautiques. Les phénomènes de combustion, de transfert thermique, de turbulence, ou encore de réaction chimique ont une échelle de temps et sont multiphysiques donc l’idée était de faire de la simulation pour prédire ces phénomènes. » C’est la genèse du code YALES2, développé il y a quinze ans par Vincent Moureau, chargé de recherche CNRS au CORIA, comptée par Pierre Bénard, qui fait aujourd’hui partie des deux chercheurs INSA à travailler de manière permanente sur ce domaine de compétences dudit laboratoire.
Du sur mesure pour l’industrie aéronautique, et pas que
Ce code, qui ne connaît aujourd’hui pas de concurrent, est historiquement soutenu par Safran Aircraft Engines et Safran Helicopter Engines par le biais de contrats de collaboration. A ce jour, l’on dénombre 600 utilisateurs de par le monde, qu’ils soient chercheurs ou issus de divers grands noms industriels; Siemens Gamesa, Air Liquide, Ypso Facto…
De nouveaux périmètres, un changement d’échelle, et une industrialisation en ligne de mire
Ce début janvier a marqué un tournant pour YALES2 et son équipe d’une douzaine de chercheurs. » Il est aujourd’hui utile à plein d’autres périmètres que celui pensé initialement » poursuit Pierre Bénard. Il fait ainsi depuis peu l’objet d’un contrat de collaboration avec l’ensemble des entités du Groupe Safran, ainsi que d’ArianeGroup. Un élargissement de périmètre conséquent, puisqu’il couvrira sept thématiques depuis l’aérothermique, la cavitation, la combustion, l’hydrogène, le feu, la lubrification en passant par les réservoirs, en plus de l’injection. Une démocratisation en somme, car son utilisation ne se limitera plus aux » seuls » experts recherche : » il fera l’objet d’une industrialisation pour que les ingénieurs en bureaux d’études puissent s’en servir de façon facilitée. » précise l’enseignant-chercheur. Et c’est l’entreprise GDTech qui prendra la main sur cette partie, sur la durée du contrat multipartites qui arrivera à termes en 2031.
Là aussi, la durée d’engagement des partenaires fait figure d’exception et se veut révélatrice de la qualité du code. » C’est énorme, il est rare d’avoir une telle durée de projet. On vient challenger d’autres codes souvent limités à certains périmètres, qui n’ont pas cette versatilité que peut avoir YALES2 aujourd’hui, et avec de meilleures réponses, dans des délais plus rapides. » résume Pierre Bénard, qui conclut en soulignant les passerelles entre l’école et l’équipe de recherche concernée. » Le code est utilisé dans la formation des EP5 et pour les Projets INSA Entreprises des EP4. Il existe un lien fort entre le code et l’INSA. «